Sapin de Noël Le roi des pépinières fête ses 500 ans et soigne son image
Moins artificiel, plus vert et un peu plus français, le sapin de Noël, roi des pépinières, soufflera cet hiver ses cinq-cent bougies et entend bien se montrer dans l'Hexagone sous un jour écologique.
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Selon M. Naudet de l'Afsnn, les Français ont mis du temps à comprendre que les sapins de Noël, vendus en magasin, proviennent de pépinières et non de forêts. (© Terre-net Média) |
A l'époque, les marchands dansaient autour d'un arbre décoré de roses artificielles, qui finissait ensuite sur le bûcher. Cinq-cent ans plus tard, le résineux star des fêtes de fin d'année est toujours là, et pas prêt de s'en aller : le marché du sapin de Noël affiche une insolente stabilité, selon les producteurs.
En 2009, ce marché a généré en France un chiffre d'affaires de 118 millions d'euros, en hausse de 1,3 % par rapport à 2008, pour 5,2 millions de sapins vendus, soit autant qu'en 2008. Les pépiniéristes espèrent faire aussi bien cette année. Le Nordmann, célèbre résineux d'origine danoise, progresse encore un peu face à l'épicéa, certes plus odorant et moins cher, mais dont les aiguilles tombent plus vite.
80 % des sapins commercialisés en France sont cultivés dans l'Hexagone
62 % des sapins, vendus l'hiver dernier, étaient des Nordmann, contre 29 % il y a dix ans, selon une étude Tns-Sofres. Pour autant, 80 % des sapins commercialisés en France, même de variété danoise, sont cultivés dans l'Hexagone, notamment dans le Morvan, le Rhône et en Bretagne. « Le pourcentage a tendance à augmenter un petit peu, on essaie de promouvoir une production nationale », note Frédéric Naudet, président de l'Afsnn.
En soutenant des circuits de distribution courts pour réduire l'impact du transport sur l'environnement, les producteurs français comptent donner une image plus écolo du sapin de Noël. Pour M. Naudet, le temps où le sapin semblait plus vert chez le voisin est révolu : « Il y a une époque où on avait une espèce de snobisme, qui voulait qu'un sapin fabriqué au Danemark soit bien mieux qu'un sapin français » mais « il y a aujourd'hui une demande des gens pour un produit frais, naturel, de notre terroir ». « Cette année, et c'est aussi un peu la demande de nos consommateurs, on va mettre en avant la provenance France, comme on le fait sur d'autres produits comme les chrysanthèmes actuellement », explique Hélène Buisson, en charge de la communication chez Monceau Fleurs, dont environ la moitié des sapins viennent de France.
Les consommateurs s'informent de plus en plus sur la provenance des sapins
Selon cette responsable, les consommateurs s'informent de plus en plus sur la provenance des résineux qu'ils achètent. « C'est sûr que quand on fait venir les sapins du Danemark, le bilan carbone est moins bon que pour celui du Morvan », reconnaît-elle. Une satisfaction pour les producteurs : l'idée reçue selon laquelle les Nordmann et autres épicéas seraient issus de la déforestation a vécu. « Les Français ont arrêté de culpabiliser, ils ont bien compris que ce n'était pas un sapin qu'on allait chercher en forêt, mais cela a mis du temps à se mettre en place », explique M. Naudet.
Désormais, « les gens comprennent bien que c'est comme un légume : on plante, on coupe et on replante », résume Caroline Gastaud, responsable du développement durable chez Ikea France, qui a écoulé 248.000 sapins en 2009. Les producteurs envisagent d'ailleurs de publier un bilan carbone du sapin naturel français, histoire de distancer encore un peu la version plastique du roi des forêts. Souvent importée d'extrême-orient et difficile à recycler, elle représente quand même 16,1 % des sapins achetés en 2009.
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